Arrivé en haut des escaliers du premier étage (après s'être demandé à chaque marche pourquoi l'infirmerie était toujours au premier étage...), Giovani malgré son endurance et ses capacités sportives indéniables était un peu essoufflé. Il poussa la porte avec le dos pour entrer et fut immédiatement aidé par l'infirmière, avec qui il allongea la jeune fille sur l'un des lits.

"Que s'est-il passé ?" demanda l'infirmière.

"Elle a perdu connaissance..." commença Giovani. "Mais c'est ma faute. Elle était au bord du terrain pendant les sélections, et l'un des batteurs à laissé passer un cognard envoyé avec force, il n'a pas fait demi-tour pour repartir vers quelqu'un d'autre. J'ai fait vite, je l'ai poussé pour lui faire éviter le cognard, elle est tombée...et... Je ne pensais pas qu'elle serait aussi mal ensuite, vraiment... Je..."

"C'est bon, ce n'est pas ta faute, tu as voulu bien faire, et d'ailleurs tu as bien fait, car si c'était le cognard qui l'avait percutée, ses blessures seraient nettement plus graves que ça." le coupa l'infirmière en lui posant une main rassurante sur l'épaule. "Tu peux retourner en cours, je m'occupe d'elle."

"J'avais l'après-midi de libre pour les sélections de Quidditch, je préfère rester là, si ça ne vous dérange pas..."

"Bien... alors poses-toi sur cette chaise et fais-toi discret."

Giovani s'exécuta et regarda l'infirmière prendre la tension de la jeune fille, sa température, écouter ses poumons... Il avait beau se répéter ce que lui avait l'infirmière, il ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir, étant responsable de son état finalement.

L'infirmerie... si Sasha avait été consciente au moment d'y être emmenée, elle aurait fui simplement en entendant parler de cet endroit. En quatre années, elle n'y était allée qu'une seule fois, et s'était promis par la suite de ne jamais revenir. Ce qu'elle avait fait.

Elle fut allongée sur un des lits, mais ne sortit pas de son sommeil forcé pour autant. Elle n'entendit pas Giovani et l'infirmière parler, et ne sentit pas non plus cette dernière l'examiner. Si elle avait été éveillée, elle aurait sans doute plaisanté sur le sujet, en comparant son état à la mort... en moins dramatique, bien sûr. Pour le moment, elle restait inconsciente, comme endormie pour un bon moment.

Une heure s'écoula ainsi, peut-être plus... Et Sasha finit par se réveiller. Ouvrant les yeux avec difficulté, la lumière blafarde lui imposant d'être prudente si elle ne voulait pas s'aveugler toute seule, la jeune fille resta un instant à se demander ce qu'elle faisait dans cet endroit. Que s'était-il passé ? A cette simple question silencieuse, elle eut sa réponse... elle avait perdu connaissance. Est-ce pour cette raison qu'elle était ici ? Le jeune joueur de Quidditch avait-il prévenu quelqu'un ? Ce qui était sûr, c'est qu'elle n'était pas venue ici de son plein gré.

- Ah, tu es réveillée. Comment te sens-tu... ?

L'infirmière s'approcha d'elle et déposa ses instruments non loin de là. Sasha eut un faible haussement d'épaules en guise de réponse. Elle ne le savait pas elle-même, à dire vrai.

- Tu es restée inconsciente un moment, mais ton état ne semble pas alarmant... Heureusement pour toi, ton ami était là pour t'épargner des blessures plus graves. J'aimerais cependant que tu restes encore un peu ici, j'aimerais t'examiner de nouveau maintenant que tu es éveillée. Il faudra aussi que tu me donnes ton nom, pour que je puisse noter tout cela dans ton dossier... Mais pour le moment, je vais te laisser reprendre tes esprits tranquillement. Ton camarade est là, si tu veux lui parler...

Elle s'éloigna, et Sasha resta un moment sans réagir, alors qu'elle aurait tout donné pour partir loin de cet endroit. Mais ses jambes ne voulaient visiblement plus lui obéir...
Tournant et retournant les paroles de l'infirmière dans son esprit, elle restait abasourdie. Giovani l'avait donc portée jusqu'ici... Pourquoi était-il resté ? Elle n'osa pas le chercher du regard, ayant presque peur de le voir soucieux ou au contraire soulagé.

Heureusement qu'une pendule se trouvait accrochée au mur de l'infirmerie sinon Giovani aurait eu l'impression d'attendre pendant plusieurs heures tant le temps lui paru long. Il avait l'impression qu'elle n'allait jamais se réveiller. Plus les minutes passaient, plus le jeune homme se sentait mal pour tout ce qui arrivait à cette pauvre jeune fille qui n'avait rien demandé à personne. C'était certain, si elle aimait le Quidditch elle n'allait peut-être pas le voir d'un très bon oeil après ça.
Finalement, elle ouvrit les yeux, avec peine, et Giovani dû se retenir pour ne pas se lever pour s'excuser. L'infirmière lui parla, un peu trop au goût du jeune Gryffon qui estimait qu'elle avait quand même le droit de respirer un peu et qu'elle devait avoir besoin de temps pour reprendre ses esprits. Elle ne le regarda pas, pourtant ce n'était pas faute de savoir qu'il était présent, puisque l'infirmière le lui avait dit...

"Comment tu te sens ?" souffla timidement Giovani.

Ne tenant plus, il n'attendit même pas la réponse et enchaina :

"Ecoute, je tenais vraiment à m'excuser de tout ça..." Il se leva pour s'approcher un peu d'elle, pas trop non plus, car la jeune fille semblait aussi farouche qu'un animal sauvage... "Tu es certainement en colère contre moi, mais je ne pensais pas que... enfin, j'ai vraiment voulu agir au mieux tu sais."

Estimant peut-être qu'il avait été déjà trop présent auprès de la jeune fille et rassuré qu'elle aille bien tout de même, il envisagea de la laisser tranquille.

"Je vais peut-être m'en aller, si tu préfères être seule pour te reposer..." proposa-t-il, attendant tout de même de savoir si c'était vraiment ce qu'elle voulait.

"Comment tu te sens ?"

"Comme quelqu'un qui viendrait de se réveiller, après avoir fait un gentil somme pas du tout naturel... Oh mais que suis-je bête ! c'est très exactement ce qu'il vient de se produire"... C'était à peu de choses près ce que Sasha voulut répondre, mais elle se ravisa, préférant le silence aux bavardages qui la fatiguerait d'autant plus.

"Ecoute, je tenais vraiment à m'excuser de tout ça..." "Tu es certainement en colère contre moi, mais je ne pensais pas que... enfin, j'ai vraiment voulu agir au mieux tu sais."

Cette fois-ci elle posa les yeux sur lui, ne s'attendant même plus à voir autre chose qu'un sentiment de culpabilité dessiné sur son visage. S'il y avait bien quelque chose qui parvenait à la troubler, c'était ça. Les excuses, l'inquiétude, la culpabilité...

- Je ne suis pas en colère., finit-elle par dire, d'un ton qui voulait pourtant dire tout le contraire. Pas contre l'évanouissement que vous pensez avoir provoqué en ayant voulu m'aider en tout cas. Pourquoi êtes vous resté ici tout ce temps ? Vous m'avez aidé, vous avez attendu que je me réveille... Vous n'auriez pas du.

Elle n'était pas seulement en colère... elle ne comprenait pas, ni plus ni moins. Fallait-il qu'elle soit encore plus désagréable pour qu'il prenne conscience qu'elle n'en valait pas la peine ?

"Je vais peut-être m'en aller, si tu préfères être seule pour te reposer..."

Oubliant un instant la présence du jeune homme, elle vérifia que l'infirmière était occupée... avant de se lever du lit.

- Je ne veux pas rester ici.

Son corps en revanche ne réclamait qu'une chose : qu'elle se détende et patiente le temps de récupérer un minimum. Il le lui faisait plutôt bien comprendre, d'ailleurs...
Parviendrait-elle à s'en aller avant que l'infirmière s'en aperçoive ?

- Je ne suis pas en colère.

Les mots livraient un message, mais le ton en livrait un autre, son parfait opposé. Que devait-il en penser ? Giovani ne se sentit pas vraiment rassuré, il tenta pourtant de le paraitre en esquissant un léger sourire.

Pas contre l'évanouissement que vous pensez avoir provoqué en ayant voulu m'aider en tout cas. Pourquoi êtes vous resté ici tout ce temps ? Vous m'avez aidé, vous avez attendu que je me réveille... Vous n'auriez pas du.

Depuis qu'il parlait avec elle, il ne parvenait pas à garder son sourire affiché plus de quelques secondes... Elle avait un don pour les faire disparaitre, ce n'était pas réjouissant, en temps normal le jeune homme aurait finir par prendre congé, poliment, mais préférant s'éloigner d'une personne qui visiblement ne voulait pas de lui. Pourtant, il restait. C'était absurde...

"Je... je trouve ça normal. Je n'avais pas cours, et je me sens responsable de ton état. Tu veux savoir pourquoi je suis resté ? Mais je pourrais te demander pour quelle raison j'aurais dû partir..." répondit-il, d'un ton plus affirmé que précédemment.

Il commençait à prendre confiance et à s'imposer un peu face à cette étrange fille qui semblait vouloir la solitude à tout prix.
Soudain, la jeune fille se leva.

- Je ne veux pas rester ici.

Ouvrant de grands yeux, Giovani resta un instant interdit par cette attitude.

"Tu ne devrais pas..." chuchota-t-il.

Son comportement était quelque peu contradictoire. D'un côté il lui déconseillait de partir, mais d'un autre il chuchotait pour ne pas attirer l'attention de l'infirmière sur la jeune fille.

"Laisses-moi te raccompagner jusqu'à ta salle commune dans ce cas." décida-t-il, jetant un coup d'oeil à l'infirmière qui semblait très occupée à l'autre bout de la salle.

Peut-être ne les verrait-elle pas... Sans attendre d'avoir l'avis de la blessée, Giovani lui prit le bras qu'il passa sur son épaule afin de lui éviter une nouvelle chute si elle venait à perdre connaissance encore une fois, puis la mena vers la sortie. Ils prirent l'escalier pour descendre vers les cachots, puisqu'au vu de son insigne c'était là qu'était la salle commune de la jeune fille : celle des Serpentards.

"Est-ce que tu vouvoies tout les élèves ou bien ais-je le droit à un traitement de faveur ?" demanda-t-il sur un ton qui, malgré les apparences des propos, n'avait rien de sarcastique, mais était plutôt à demi-amusé et curieux.

"Je... je trouve ça normal. Je n'avais pas cours, et je me sens responsable de ton état. Tu veux savoir pourquoi je suis resté ? Mais je pourrais te demander pour quelle raison j'aurais dû partir..."

Il voulait des raisons ? Qu'il attende un peu, et il en aurait. Ce n'était qu'une question de temps... il suffirait qu'il la recroise, dans les couloirs ou n'importe où et il regretterait très vite d'avoir ne serait-ce que pensé l'aider. Pour le moment, elle voulait s'en aller d'ici et...

"Tu ne devrais pas..."

N'en avait-il pas assez à la fin ? C'était incroyable ça ! Quand allait-il enfin se décider à partir et à l'oublier ? Elle avait fait un malaise, certes, mais ce n'était pas une excuse pour se conduire ainsi, comme si sa seule priorité pour le moment était de s'assurer qu'elle aille bien.

"Laisses-moi te raccompagner jusqu'à ta salle commune dans ce cas."

Sasha s'apprêtait à répondre vivement, en affirmant qu'elle pouvait très bien se débrouiller seule... avant de se retrouver un bras sur les épaules du jeune homme, soutenue par ce dernier. Elle n'eut en fait pas le temps de dire grand chose... Mais y avait-il vraiment quelque chose à dire ou à reprocher ? Sans doute pas... Et pourtant, ce n'est rien de plus que de la colère que la jeune fille ressentit à ce moment là. Elle était agacée de se sentir impuissante, elle détestait avoir perdu connaissance devant ce garçon... et sa gentillesse l'irritait profondément. On ne pouvait pas être gentil avec elle !

"Est-ce que tu vouvoies tout les élèves ou bien ais-je le droit à un traitement de faveur ?"

Ils avaient atteints le cachot des Serpentard. Décidément... il semblait l'avoir observé bien plus qu'elle ne l'aurait pensé.
Sans répondre, elle resta là à fixer le vide, comme si elle cherchait une réponse à la question du jeune homme. Pourtant, elle l'avait son explication...
Glissant sa main libre dans la poche de son uniforme, elle en sortit sa baguette. Le bras toujours posé sur les épaules du jeune homme, elle se mit face à lui et pressa la pointe de sa baguette sous le menton du Gryffondor.

- Vous vouliez des raisons ? Je vous en ai donné beaucoup, il me semble. Que vous faut-il de plus ? Finir sous la menace ? Oh... mais voilà qui est fait, on dirait...

Elle avait été désagréable, moqueuse, indifférente... pourtant rien ne l'avait repoussé. Dommage qu'il faille en arriver jusque là pour lui faire comprendre les choses.

- Je vous pensait vraiment plus intelligent...

Attendant ses réactions avec une curiosité mal placée, Sasha se préparait à le voir changer très rapidement d'expression. Peut-être aurait-il peur ou se mettrait-il en colère... Elle n'envisageait pas d'autres attitudes.

Giovani avait eu l'espoir que les choses allaient s'améliorer s'il paraissait détendu et souriant... ce ne fut pas le cas. A vrai dire, il n'aurait même pas imaginé que la situation puisse tourner de cette façon. La jeune fille se tourna face à lui, laissant pourtant son bras sur les épaules du jeune homme, sortit sa baguette et en plaqua l'extrémité sous le menton de Giovani qui s'arrêta net de marcher, à la fois surpris et quelque peu... inquiet.

- Vous vouliez des raisons ? Je vous en ai donné beaucoup, il me semble. Que vous faut-il de plus ? Finir sous la menace ? Oh... mais voilà qui est fait, on dirait...

Cherchant rapidement dans son esprit les raisons qu'elle avait bien pu lui donner pour ne pas qu'il l'approche, l'intéressé n'en voyait pourtant aucune, aucune dont il se souvienne pour l'avoir trouvé valable du moins.

- Je vous pensait vraiment plus intelligent...

Il aurait pu se sentir vexé, blessé dans son amour propre et sa fierté... mais ce ne fut pas le cas. L'incompréhension était réellement le seul sentiment qu'il avait dans le coeur à cet instant. Il en vint même à se demander s'il n'était pas véritablement stupide. Lui avait-elle dit quelque chose ? Elle avait seulement fait preuve d'une mauvaise humeur qui aurait fait fuir la plupart des gens. Peut-être que c'était ce qu'elle voulait.
La jeune fille attendait, l'observant. Il devait réagir, mais comment ? Partir ?

"Tu veux seulement que je te laisse...n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas l'avoir dit simplement au lieu de te montrer si... austère ?" finit-il par dire, non pas sur le ton de la colère, mais d'une voix posée, cherchant juste à comprendre ce qui l'effrayait ou la répugnait à ce point chez lui.

Le bras que la jeune fille avait gardé posé sur les épaules de Giovani les contraignait à une certaine proximité. Quelque peut troublé, le jeune Gryffon en oublia presque la baguette qui le menaçait. Pourtant, ce contact peu agréable le rappela à l'ordre.

"Vas-tu vraiment me faire du mal juste... juste parce que je me soucie de toi ?" demanda-t-il, là non plus sans colère ni provocation, juste par un étonnement sincère.

Il n'avait pas peur car au fond il ne pensait pas qu'elle veuille lui faire du mal. Cependant, il ne voulait pas non plus lui imposer sa présence si elle la refusait.
Ecartant les bras et baissant un instant ses yeux vers ses pieds, il affirma.

"Je ne bougerai pas d'ici, tu peux partir."

Pourquoi avait-il cette étrange sensation d'essayer d'amadouer un animal complètement apeuré par l'Homme ?

Sasha attendait un quelconque changement dans son attitude, ses expressions... A son plus grand étonnement, elle n'en vit aucun. Il semblait juste un peu soucieux... mais rien de comparable à la peur qu'elle avait déjà pu voir dans le regard de certaines personnes. Il allait sans doute finir par avoir une réaction... il ne pouvait pas ne pas en avoir, c'était juste impossible aux yeux de la jeune fille.

"Tu veux seulement que je te laisse...n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas l'avoir dit simplement au lieu de te montrer si... austère ?"

Toujours aucune once de colère ou de peur à l'horizon... A cet instant, elle avait simplement l'impression de se voir elle-même. Elle ne le comprenait pas, tout comme lui ne semblait pas saisir les intentions qui la poussait à agir de cette façon.

- Je vous l'ai dit. Je m'apprêtais à partir avant de m'évanouir... Je pense quand même avoir été suffisamment claire.

Seulement elle se rendait bien compte qu'elle aurait pu lui faire comprendre à plein d'autres moments. Mais elle ne l'avait pas fait... Elle voulait toujours faire croire que cette solitude lui plaisait... mais était-ce bien vrai ?

"Vas-tu vraiment me faire du mal juste... juste parce que je me soucie de toi ?"

Cette question, posée si simplement lui fit l'effet d'une douche glacée. Il se faisait du souci pour elle, il le disait, l'affirmait... Comment était-ce possible ? Comment pouvait-on continuer à avoir ces attentions pour quelqu'un qui se conduisait mal sans arrêt ?
Alors, sans même en avoir conscience, elle abaissa sa baguette. Elle ne lui aurait évidemment fait aucun mal... Et même si ça ruinerait considérablement la réputation qu'elle s'était forgée, elle ne pouvait faire autrement.

"Je ne bougerai pas d'ici, tu peux partir."

S'en voulant profondément, tout en sachant que ce serait bien pire si elle continuait de le fréquenter, Sasha décida d'ajouter une dernière chose.

- J'aurais voulu que vous rencontriez quelqu'un d'autre que moi... Quelqu'un qui aurait pu être une amie et qui aurait mérité toute votre gentillesse. J'aurais aimé être cette fille..., fit-elle avec un sourire triste.

Puis elle partit, avec l'espoir qu'il n'essayerait pas de la retrouver. Il méritait d'être heureux... or en sa compagnie, une telle chose était impossible.

Etait-elle surprise qu'il réagisse de la sorte ? Giovani ne saurait le dire, il n'était pas du genre à étudier dans les moindres détails toutes les expressions qui passaient sur le visage des autres. Les calculs d'ordre psychologiques n'étaient pas vraiment son truc, il était concret, préférait les actes aux paroles bien souvent, du moins pour juger les gens. Les mots peuvent plus facilement mentir que le corps.

- Je vous l'ai dit. Je m'apprêtais à partir avant de m'évanouir... Je pense quand même avoir été suffisamment claire.

Il ouvrit la bouche pour répliquer mais ne trouva rien à dire. Elle avait raison, il le sentait, et pourtant il ne pouvait pas s'empêcher de se dire que si elle avait vraiment voulu qu'il parte elle le lui aurait fait savoir autrement que par ce "simple" indice.

Après la question du jeune Gryffon, elle abaissa sa baguette, ne cessant de le regardant pour autant. Là, à cet instant seulement, Giovani perçut quelque chose qu'il décrirait comme de la surprise, un étonnement, voire peut-être de l'incompréhension.

- J'aurais voulu que vous rencontriez quelqu'un d'autre que moi... Quelqu'un qui aurait pu être une amie et qui aurait mérité toute votre gentillesse. J'aurais aimé être cette fille...

Un frisson le parcouru, un sentiment étrange de satisfaction et de tristesse mêlés qui du coup ne pouvant pas cohabiter bloquaient ses gestes et ses paroles. Il était presque rassuré, égoïstement, d'avoir eu raison et d'avoir gardé cet espoir qu'au fond, cette fille était loin d'être mauvaise. Pourtant, les derniers mots qu'elle eut le touchèrent profondément. Il ne pouvait pas se résoudre à ne pas chercher à comprendre et à simplement l'éviter comme la peste.
Il resta immobile en la regardant partir, déçu de lui-même pour n'avoir pas trouvé les mots pour qu'elle reste et lui parle. Il n'était pas psychologue, il était joueur de Quidditch, ce qui lui semblait jusqu'à lors être une qualité lui paraissait presque être un défaut aujourd'hui...

Songeur, c'est en silence qu'il regagna la salle commune des Gryffondor, s'obligeant tout de même à répondre par des sourires aux félicitations de ses camarades de maison, ravis de le voir à la tête de l'équipe.